Église Saint Apollinaire, l'Argentière-la-Bessée

 

L'église Saint-Apollinaire date du XVe siècle, à l'exception du clocher reconstruit au XIXe siècle après sa destruction par la foudre.

 

La porte principale du bâtiment est percée sur le mur latéral droit. Une porte qui devait être précédée d'un porche, dont on devine les amorces dans le mur (culs-de-lampes avec personnages grimaçants). Le portail est en plein cintre, avec nervures cylindriques supportées par trois colonnettes en retrait, avec des chapiteaux mêlés à des têtes grimaçantes et autres motifs. Le linteau est orné d'entrelacs gothiques avec têtes humaines, motifs floraux et la date de 1531. Les vantaux sont fermés par une grosse serrure avec verrou plat et tête de Chimère (avec le nom du serrurier gravé sur le verrou et la date de 1559).

Plan de l'église Saint-Apollinaire
Plan de l'église Saint-Apollinaire

L'intérieur se compose d'une nef et d'un chœur voûtés sur trois travées de croisées d'ogives, dont deux travées sont séparées par des piliers à chapiteaux ornés de têtes de chimères. L'intérêt de cette église réside dans une série de peintures murales du XVIe siècle (1516), placées en trois tableaux sur la façade sud, à droite du portail. Des œuvres curieuses mais dégradées, réalisées sans doute par un artiste Italien, évoquant les Vices et les Vertus (thème fréquent dans la région). (Extrait d'Alpes-Guide.com).

 

Les peintures murales

 

A l'extérieur, sur le mur sud, à droite du portail, s'inscrivent les trois registres des Vertus, Vices, Châtiments, ces deux derniers coupés par une fenêtre en plein cintre

 

Les Vertus se tiennent dans une galerie qui utilise habilement la bande lombarde de la muraille: les arceaux en ogives se découpent sur un ciel jadis bleu, le nom de chaque Vertu s'inscrit sur le fond: Humilité, placée au-dessus de l'orgueil, prie devant un autel, elle porte robe rouge, manteau bleu vert, coiffe blanche. Largesse fait l'aumône à un mendiant nain. Chasteté a la même pose qu'Humilité, elle est vêtue de brocart jaune et rouge à larges manches. Abstinence ou Tempérance, tenant une carafe, nous engage à boire la bonne eau fraîche, elle a une robe bleu vert, un manteau pourpré. Patience reçoit un fort coup de massue sur la tète, Charité s'élance à son secours, elle porte des perles dans les cheveux et une robe bleu vert. Diligence assise, file sa quenouille, un livre ouvert sur ses genoux, en coiffe et tablier blanc, sur une robe turquoise.

 

La chevauchée des Vices passe devant un mur percé de fenêtres ouvertes sur un ciel autrefois bleu, la partie inférieure du mur étant cachée par une tenture rouge, et la tête de chaque Vice se détache sur une de ces fenêtres, ils ne sont pas enchaînés, contrairement à la tradition. L'orgueil, richement vêtu, porte une robe de brocart jaune à ramages rouges, il se coiffe d'une calotte rouge à plume bleue et monte le lion habituel. L'envie est à cheval sur un lévrier qui ronge un os dans sa gueule. La luxure est toujours fort élégante et tient en général un miroir a la main: elle porte ici ses cheveux blonds relevés en diadème et torsadés de perles, coiffure à la mode au début du seizième siècle, elle relève sa robe noire décolletée en carré sur sa cuisse gainée d'un bas vert. La gourmandise ne pouvant être un Péché Capital, tout au plus un Péché Mignon, nous dirons que c'est la gloutonnerie qui boit à la régalade et serre un jambon sur son cœur.

 

Quant aux Châtiments, les vicieux sont toujours pendus, puis les démons les brûlent avec des torches ou les tourmentent de mille façons.

 

L'église Saint Apollinaire constitue un magnifique lieu de concert offrant un espace aux musiciens suffisant pour accueillir un piano de concert ou des petits ensembles. Elle peut accueillir plus de 250 personnes.

Représentation de la luxure à Saint-Apollinaire
Représentation de la luxure à Saint-Apollinaire