J.S. BACH (1685-1750) : 6e Partita pour clavier
I. Toccata
II. Allemande
III. Courante
IV. Air
V. Sarabande
VI. Tempo di Gavotta
VII. Gigue.
« Préludes, Allemandes, Courantes, Sarabandes, Gigues, Menuets et autres Galanteries » : c’est ainsi que Bach lui-même définit le contenu de ses Partitas. En d’autres termes, rien de bien différent apparemment de la vieille suite de danse française.
Pour ne pas être en reste dans le domaine de la modestie, lorsqu’il publie en 1731 ses six Partitas pour le clavier, Bach en fait le premier volume de sa Clavier-Ubung (exercice pour clavier), titre décidément anodin pour un recueil auquel il adjoindra certains de ses plus grands chefs-d’œuvre instrumentaux. En fait et comme presque toujours avec Bach, lorsqu’il s’empare d’un genre, c’est pour aboutir à le magnifier en brisant les règles, un peu comme ces galaxies nées de l’explosion de systèmes stellaires figés.
Et les petits préludes qui consistaient la plupart du temps à « se faire les doigts » en arpégeant quelques accords ou en filant quelques traits plus ou moins vains, deviennent Sinfonia en trois volets avec Introduction, Aria et Fugue (2e Partita), Ouverture à la française avec Fugue (4e Partita), ou Toccata et Fugue à trois voix (6e Partita); et l’on ajoute Capriccio, Burlesque ou Scherzo, et de la jolie Gigue paysanne, l’on fait de vastes et complexes systèmes fugués. Qui eût dit en lisant la description de Bach rapportée plus haut (« Exercices et autres Galanteries ») que de la première à la sixième, les Partitas tendent progressivement vers l’expression d’un véritable mysticisme musical !
Pour ce qui est de la partita numéro 6 en mi mineur, c’est la plus expansive des Partitas de Bach et probablement la plus belle dans son monolithisme émotionnel. Sa grandeur ne provient pas tellement de sa durée que de la richesse des idées et de la construction. Elle date de 1730 et comporte sept mouvements : Toccata, Allemande, Courante, Air, Sarabande, Tempo di Gavotta, Gigue.
Daniel L. Gorgoglione
L'Allemande de la 6e partita par Glenn Gould.. (Toronto, 1974)