Johannes Brahms, Sonate pour violon et piano n°3 en ré mineur

François Dumont, piano

Emmanuel Coppey, violoncelle

 

Lundi 12 août à 18h00

Église Saint-Étienne, Vallouise-Pelvoux

 Allegro alla breve

Adagio (en ré majeur)

Un poco presto e con sentimento (en fa dièse mineur)

Presto agitato (en ré mineur)

 

Brahms était un pianiste, mais la proche fréquentation de quelques excellents archets lui donna une science profonde du violon. En 1853, il commença sa carrière en accompagnant en tournée le violoniste hongrois Edouard Réményi ; la même année vît le début de l’amitié intime qui le lia toute sa vie à Joseph Joachim.

Les trois Sonates que nous possédons furent composées dans l’une des époques les plus fécondes de la longue fertilité de Brahms. Quatre œuvres précédentes dans la forme sont perdues, sans doute détruites par ce plus impitoyable des censeurs pour lui-même. La seule autre œuvre du musicien dans cette combinaison instrumentale est un Scherzo en ut mineur qui faisait partie d’une Sonate composée conjointement par Brahms, Schumann et Albert Dietrich en octobre 1853 à l’intention du jeune Joachim.

La troisième Sonate est la seule à posséder quatre mouvements, et c’est, de toutes, la plus sombre par les timbres et la plus intense par l’expression. Entreprise le même été que la deuxième Sonate, elle fut achevée deux ans plus tard et présentée à Vienne en février 1889 par Brahms et Joachim. Brahms dédia sa Sonate à Hans von Bülow, le pianiste et chef d’orchestre, sans doute en témoignage de reconnaissance pour avoir maintes fois interprété sa musique.

Le premier mouvement, anxieux et passionné, est remarquable par le développement pianissimo qui se déroule au-dessus d’une longue pédale de dominante, un procédé repris dans la coda. Il est suivi d’un Adagio qui associe la dignité simple d’un mouvement lent classique à un profond sentiment romantique. Le Scherzo commence avec une fugace agitation, mais se revêt de gravité pour s’achever aussi irréellement qu’il avait commencé. Un long Finale, acharné, accablé conduit l’œuvre à une tempétueuse conclusion.

 George Hall.