Félix MENDELSSOHN, Quatuor n°2 en la mineur op 13

 

(Quatuor HANSON, mercredi 14 août, église Saint-Étienne, Vallouise-Pelvoux)

 

    Adagio – Allegro vivace
    Adagio non lento
    Intermezzo
    Presto – Adagio non lento

 

Mendelssohn a écrit sept quatuors complets et plusieurs pièces pour cette formation ainsi que quelques partitions inachevées. Ce quatuor est le premier publié, le second étant son second quatuor postérieur de deux ans bien qu'ayant un numéro d'opus inférieur (n° 12). Il s'agit d'une œuvre de jeunesse, le musicien ayant à peine 17 ans lors de son écriture. Il s'était déjà intéressé à cette formation musicale avec un Quatuor en mi bémol majeur de 1823 (il avait alors 14 ans)

 

Le Quatuor en la mineur fut écrit pendant l'été 1827, au lendemain de la mort de Beethoven survenue le 26 mars : ce rapprochement n'est pas fortuit : nul doute que son influence ici soit partout présente. Le choix de la tonalité l'indique déjà ; le Quatuor en la mineur op. 132 de Beethoven sert de modèle au thème principal du premier mouvement comme an début du récitatif du Finale. La Cavatine du Quatuor en si bémol majeur op. 130 se retrouve dans le thème de l'Adagio et la coda du Presto, tandis que la Fugue du mouvement lent rappelle clairement un modèle beethovénien plus ancien, le Larghetto du Quatuor en fa mineur op. 95.

 

Mais si présentes que soient ces réminiscences, si proches les architectures et les atmosphères, si évident l'enthousiasme d'un créateur de dix-huit ans pour l'un des plus grands penseurs de l'humanité, il y a dans ce quatuor infiniment plus que le servile hommage à un maître vénéré.

 

Dès le premier mouvement, Adagio - Allegro vivace, la technique d'écriture est tout aussi accomplie que différente de celle de Beethoven. Dans le mouvement lent, la référence à l'opus 95 disparaît très vite lorsque le thème se métamorphose dans un climat chromatique tendu à l'extrême, en une fugue à quatre voix où s'élaborent les éléments générateurs du Finale.

 

Exempt de toute influence, l'Intermezzo offre l'un des plus purs échantillons de l'art mendelssohnien, dont le charme et l'irradiation font invinciblement penser au Songe d'une nuit d'été, dont l'ouverture avait été écrite l'année précédente.

 

Ce climat radieux va être chassé par le retour en force du motif douloureux entendu dans l'Adagio non lento, puis l'apparition du lied opus 9 n° 1 « lst es wahr » déjà mentionné an premier mouvement, véritable fil conducteur d'une œuvre dont la féerie, le surnaturel, la douceur de la nostalgie ne peuvent dissimuler un certain état de crise ; à ce titre le Quatuor en la mineur annonce le Quatuor op. 80, écrit vingt ans plus tard, sous le choc procuré par la mort de sa sœur Fanny, juste avant que la même maladie ne vienne aussi mettre un terme à sa brève existence.

 

L'exécution de ce quatuor dure environ 30 minutes.

 

D'après Société de Musique de Chambre de Marseille.

 

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